Suite a mon propos dans le financement des festivals, un jeune blogueur m’a mis au defi.

14.11.2022
12:08

Suite a mon propos dans le financement des festivals, un jeune blogueur m’a mis au defi.

Vincent Geloso publie https://datingmentor.org/fr/sites-de-rencontre-milf/ sur le site un post condamnant le financement des activites culturelles. Je lui repondrai au cours des prochains jours et il repondra egalement au texte qui suit. Ca ne vous empeche absolument aucune le commenter entre-temps…

Je n’aime nullement les subventions. Dans le meilleur des mondes et dans des conditions ideales marketing il n’y en aurait pas, ni dans la culture ni dans d’autres secteurs. Seulement voila, nous ne vivons gui?re dans un marche ideal et la culture n’est gui?re une « marchandise » comme des autres. Un avis puriste et dogmatique sur cette question aurait quant a moi des consequences economiques, culturelles, sociales et politiques qui ne valent tout seulement pas le cout des aides accordees a ce secteur.

Resumons brievement l’intervention gouvernementale.

L’Etat est lui-meme 1 joueur avec l’entremise des societes de la Couronne et d’Etat (Radio-Canada, l’ONF, Tele-Quebec) et il intervient par rapport i  la reglementation (quotas pour la chanson francophone, regles sur la propriete des medias, obligations Afin de les cablodistributeurs de creer des fonds pour la production). Les gouvernements subventionnent egalement des industries culturelles par l’entremise de programmes d’aide particuliers Afin de la television et le cinema, nos magazines, le disque, Quelques evenements et festivals ainsi que les musees et les institutions comme l’OSM ou l’Opera de Montreal. Ils ont aussi adopte des mesures fiscales (credits d’impots) Afin de soutenir le secteur.

Y aurait-il une veritable composition canadienne en cinema et en television sans l’aide de l’Etat ? Je ne le crois jamais. Meme avec des subventions, Cela reste ardu de concurrencer la quantite, la specialite et l’accessibilite d’une production americaine. Sans subventions, c’est carrement impossible. Le marche americain est 13 fois plus gros que le marche canadien anglais ce qui permet a les coloc’ de produire a gros budget et d’exporter a discount des series comme CSI ou Beautes Desesperees. Laisser aller le marche comme bon lui parait, c’est se condamner a ne consommer que des aliments americains. Ceux qui veulent liberaliser totalement votre marche ne font aucune difference entre une serie televisee et une petite robe. Moi, j’en vois une !

La production quebecoise serait aneantie par la suppression des aides gouvernementales.

Pour attirer des auditoires consequents, vous devez y mettre le prix. Prenons la collection Mes Boys qui coute 450 000 dollars la demi-heure. Radio-Canada ne dispose que de six minutes pour vendre d’la publicite et ne peut nullement obtenir pour ces pubs environ 20 000 dollars les 30 secondes. Faites le calcul, impossible de produire une telle serie sans aller chercher plus de 210 000 dollars par emission des rediffusions, des commandites, du placement d’article et des sommes provenant du Fonds canadien pour la television et des credits d’impots federal et provincial. Et, malgre l’ensemble de ces acrobaties fiscales et comptables (j’ai travaille pendant un an dans ce secteur), le financement d’une ?uvre documentaire ou de fiction attrayante reste de plus et puis Complique.

Mes Boys ne semblent peut-etre jamais le meilleur exemple en culture quebecoise qu’il faudrait tant preserver et soutenir, mais retenons que sans nos programmes gouvernementaux toute composition originale susceptible de illuminer aupres du grand public des ?uvres et les artisans canadiens et quebecois est impensable.

Ne pas financer la culture, cela veut penser qu’il faut faire d’la television bon marche qui n’offre que des productions etrangeres traduites. Au nom une purete ideologique, on va pouvoir tomber sur que c’est tres vilain de subventionner la culture et se contenter des reprises des Joyeux Naufrages (apres tout votre emission n’a que 40 ans…) Est-ce votre que nous voulons ?

Cela n’y aurait pas de cinema canadien sans les programmes gouvernementaux. Les magazines americains domineraient le marche canadien sans les programmes d’aides (j’ai ete editeur de magazines pendant de multiples annees).